Kourtney Roy

1981, Canadienne, née dans le Nord de l’Ontario, Canada
Nominé·e - Prix Elysée 2015

Photographe canadienne née dans les zones reculées du nord de l’Ontario au Canada en 1981, Kourtney Roy vit et travaille aujourd’hui à Paris. Elle a appris à manier la hache avant d’apprendre à marcher et savait se servir du fusil de son père et d’autres armes à feu à l’âge de 12 ans. A 13 ans, elle devint championne régionale de ski de fond. Elle consacra ensuite ses talents à la contrebande de fourrures et de sirop d’érable à travers les frontières gelées de l’Acadie.

Après une jeunesse plutôt dévoyée à boire, capturer des serpents et se battre dans les bars, Kourtney Roy s’est tournée vers l’Europe et finit par s’installer à Paris. Dans la capitale française, elle passe ses journées à chercher des ennuis, à boire du bourbon et à se photographier dans des hôtels miteux et des terrains de camping abandonnés.

Kourtney a reçu un certain nombre de récompenses et de bourses pour sa mise en scène photographique, comme, récemment, la « Carte Blanche PMU », une bourse annuelle attribuée à un photographe pour réaliser un projet artistique sur l’univers du PMU.

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Projet

Hope

Kourtney Roy propose une série axée sur la combinaison d’autoportraits et de photographies de paysages prises en milieux urbains et suburbains contemporains. Un corps placé dans des lieux familiers peut les déformer, les rendre bizarres ou menaçants. Un autoportrait inattendu ou ambigu peut brouiller les codes de ces endroits et leur donner une autre signification, pour le moins étrange.

« J’aimerais proposer, comme projet pour le Prix Elysée, une série axée sur la combinaison d’autoportraits et de photographies de paysages prises en milieux urbain et suburbain contemporains. Dans ces endroits, je me servirais des capacités performatives et sculpturales du corps afin de créer une « interruption » ou un dérangement d’une scène par ailleurs ordinaire. L’être, ainsi artificiellement placé dans ces lieux familiers, agit en déformant le quotidien, le rendant bizarre et menaçant. Le corps se fragmente et la présence des objets et des décors qui l’entourent devient inattendue et ambiguë. En tournant l’appareil vers des fragments de paysage inutilisés et anodins, on peut perturber et brouiller les perceptions habituelles de tels endroits. Parmi les endroits où pourrait se produire ce projet : un immeuble de bureaux, une épicerie, un centre d’appels, une station-service, un parking, l’intérieur d’une voiture, une artère résidentielle, un fast-food, un hôtel routier, un salon de beauté, le bas-côté d’une autoroute, une compagnie d’assurance et une usine (pour ne citer que quelques exemples).

La méthode d’autoportrait mis en scène employée dans mon travail incite à questionner les usages et conventions qui prédominent dans ces espaces et permet de projeter d’autres significations sur eux. Ainsi, les images prennent un aspect étrange ; ce qui était jusqu’alors si familier et évident devient propice à l’incertitude et à la reconfiguration. »