Anoush Abrar

1976, Suisse, né à Téhéran, Iran
Nominé·e - Prix Elysée 2015

Né en 1976 à Téhéran, Anoush Abrar est arrivé en Suisse à l’âge de 5 ans. Actuellement installé à Londres, il enseigne à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne et poursuit son travail personnel, poussé par son appétit du renouveau.

Encouragé par ses parents à suivre une voie qui ne lui convenait pas, Anoush obtient sans enthousiasme un diplôme d’électronicien et décide aussitôt de changer d’orientation. Il se spécialise alors dans la photographie à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne et obtient son BA en communication visuelle puis un master en photographie.

En 2003, Anoush est sélectionné au Festival international de mode et de photographie à Hyères, et obtient une bourse fédérale suisse qui lui donnera l’occasion de faire un stage au magazine new-yorkais Visionaire. Il est l’un des lauréats du Taylor Wessing Photographic Portrait Prize 2013, exposés à la National Portrait Gallery de Londres.

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Projet

JASHARI

Anoush Abrar souhaite aller au Kosovo sur les traces d’Adem Jashari, héros national mort en 1998 avec 56 membres de sa famille. Avec un Jashari pour guide, il veut comprendre le poids d’une telle histoire sur l’identité, le quotidien et les projets d’une famille dont l’aéroport du pays porte le nom.

« Adem Jashari est né à Prekaz, au Kosovo, le 28 novembre 1955. Il est l’un des principaux fondateurs et dirigeants de l’Armée de libération du Kosovo.

Avec son frère Hamzën, Adem a participé à des attaques contre la police et les forces militaires serbes. Les forces de police et l’armée yougoslaves ont attaqué son domicile en mars 1998. Adem Jashari est mort dans l’attaque ainsi que 56 membres de sa famille. Il détient le titre de « commandant légendaire de l’UCK ». Le titre de « héros du Kosovo » lui a été décerné en 2008 par le Premier Ministre, Hashim Thaçi.

En effet, Adem Jashari, aujourd’hui connu et reconnu de tous les Albanais, est devenu dans les années 1990 une figure emblématique de la résistance albanaise contre l’oppression yougoslave. Il s’est consacré corps et âme à cette cause au point d’y laisser sa vie, et celle de plus de 50 membres de sa famille et de ses amis.

Je connais un Jashari. J’ai côtoyé Avni Jashari pendant plus de 10 ans. Il m’a raconté un jour une histoire en toute simplicité et modestie, l’histoire d’Adem Jashari et pourquoi l’aéroport de Pristina porte son nom de famille. Le poids d’une telle histoire qui entoure l’identité d’une famille et sa descendance est quelque chose qui m’a laissé sans voix. J’ai commencé à m’intéresser à cette histoire et poser beaucoup de questions. A chaque fois qu’il rentrait d’un voyage au pays, je voulais qu’il me raconte toutes les anecdotes de son séjour.

J’aimerais me rendre au Kosovo dans le but de mieux comprendre l’histoire d’Adem, mais aussi et surtout l’histoire qui continue après le passage de ce héros légendaire. Photographier au quotidien ces gens qui de loin ou de près sont touchés par cette histoire. Comment cette identité est aujourd’hui gérée et vécue par les membres de sa famille ?

Je voudrais comprendre l’arbre généalogique des Jashari. Que sont devenus ses descendants ? Comment la ville de Prekaz a évolué architecturalement autour de ces symboles historiques et lieux de pèlerinage ?

Je voudrais photographier le cimetière des Jashari et la maison des Jashari, qui a été également un champ de bataille pendant près d’un mois. Je souhaiterais m’introduire dans leur quotidien et les photographier dans la vie de tous jours. Quel héritage a laissé ce héros national aux descendants Jashari ? Et surtout, quel est aujourd’hui leur combat à eux ?

J’aimerais me rendre une première fois au Kosovo en avion pendant quelques jours afin de m’imprégner des lieux, mieux percevoir comment je peux réaliser ce projet, quels seront les outils nécessaires à la réalisation du documentaire.

Avec le soutien du Prix Elysée, je me rendrai au Kosovo accompagné de mon guide et traducteur, Avni Jashari. »